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vendredi 21 février 2020
Autochtonie des espèces

Libellules exuvies larves
Autochtonie des espèces
     Les études scientifiques des Odonates entraînent des notions comme le "cortège odonatologique", la "productivité odonatologique larvaire", le "caractère autochtone" des espèces (possible, probable ou certain), la stabilité des populations locales dans l’espace et dans le temps…
     La présence plus ou moins constante d’une espèce au cours d’une étude peut être schématiquement considérée selon les cas comme "permanente" (autochtone régulier, parfois dominante par rapport à l’ensemble des espèces présentes, ou bien pour l’un ou l’autre des sous-ordres, ou bien encore pour la famille en question), « intermittente » (parfois autochtone mais non détectable tous les ans), "accidentelle" (migrateurs, dispersion, issue du « trop-plein » d’une ou plusieurs populations peu éloignées), etc. Cette situation évoluera forcément dans le temps, que ce soit naturellement ou suite à des modifications anthropiques directes ou indirectes des caractéristiques de l’habitat (eutrophisation, atterrissement, gestion conservatoire, pollution, dégradation…).
     La notion d’autochtonie est donc fondamentale pour mettre en évidence des modifications du spectre odonatologique qui échappent parfois à l’observateur, notamment dans les habitats complexes (de grande taille ou pourvus de nombreux habitats annexes) ou multiples (environnement du site étudié présentant d’autres milieux aquatiques).
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Pour s’assurer de l’autochtonie des espèces dans un habitat aquatique nous préconisons les critères suivants :

  •  D’une manière générale:
    • Assurer l’inventaire durant 3 ans ou plus afin de réunir le maximum d’espèces et de se rendre compte de la stabilité de chacune d’entre elles dans le temps. (l’expertise initiale peut être incluse dans cette durée si elle est complétée par des relevés réguliers).
  • Pour les Zygoptères
    • présence d’espèces fraîchement émergées (individus ténéraux),
    •  comportements de reproduction : accouplements, pontes,
    •  et bien sûr les critères utilisés pour les Anisoptères (ci-après).
  • Pour les Anisoptères
    •  présence de larves ou d’exuvies,
    •  observations d’émergences ou présence d'individus ténéraux.
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Le constat du caractère autochtone des espèces présentes dans le milieu doit être réalisé dans la mesure du possible de manière permanente au cours de l’étude. De même, la prise en compte de l’habitat étudié dans son environnement le plus large possible est indispensable pour tenter de comprendre certains phénomènes. En effet, la proximité d’autres habitats aquatiques entraînera une situation imaginale souvent complexe avec la présence d’espèces qui ne seront pas forcément inféodées à l’habitat étudié mais qui l'utiliseront par exemple comme secteurs de maturation sexuelle ou d'alimentation.
Cependant, il faut savoir que pour l’ensemble de la zone d’étude, un inventaire d’imagos sur plusieurs années (plus de trois ans) apportera des résultats globaux assez fiables (mais qui ne pourront pas forcément être rapportés à un habitat précis).

Note : Nous attirons l’attention des naturalises sur les contrôles des individus immatures. En raison de leur grande fragilité, leur manipulation doit être réalisée avec beaucoup de prudence (surtout les Zygoptères).

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